L'alphabétisation est importante [ressource électronique] : libérer le potentiel d'alphabétisation des autochtones au Canada : sommaire / Sonya Gulati

Auteur(s)

Gulati, Sonya

Langue : Français Collection : Étude spéciale (20 juin 2013)Éditeur : [Montréal] Services économiques TD 2013 Titre associé :

Literacy matters : unlocking the literacy potential of aboriginal peoples in Canada

Sujet(s) :

Fonds : Fonds Co-SavoirRessources en ligne :

Résumé : Les Services économiques Toronto Dominion (TD) réalisent des travaux de recherche sur les Autochtones pour accroître la sensibilisation aux enjeux qui touchent les personnes, les entreprises et les communautés autochtones. Cet article s’inscrit dans une série de recherches qui explorent les résultats relatifs au degré d’alphabétisme des Autochtones. L’auteure y présente l’écart des résultats entre les adultes autochtones et allochtones, le prix élevé d’un faible degré d’alphabétisme et les obstacles à l’augmentation des degrés d’alphabétisme. L’auteure fait ressortir cinq pratiques gagnantes qui favorisent l’amélioration des capacités de lecture et d’écriture des Autochtones : la participation des parents pour vaincre la stigmatisation, la valorisation des élèves, l’adoption de méthodes d’enseignement propres aux Autochtones, l’augmentation du financement et de l’accès aux programmes d’alphabétisation pour les communautés rurales et éloignées et le soutien et la formation du personnel enseignant. Les Services économiques Toronto Dominion (TD) effectuent des travaux de recherche sur les Autochtones dans le but d'accroître la sensibilisation aux enjeux qui touchent les personnes, les entreprises et les communautés autochtones. « L'alphabétisation est importante » s'inscrit dans une série d'articles publiée par cette entreprise portant sur le niveau d'alphabétisme au sein de la population canadienne. D'entrée de jeu, l'auteure présente un état de situation. Elle souligne que le niveau général d'alphabétisme d'une population a des incidences en matière de santé, de revenus et de communication. Améliorer le degré d'alphabétisme favorise la circulation des idées et le développement des communautés. Selon l'auteure, l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA) de 2003 fournit des données indispensables sur le niveau d'alphabétisation des Canadiens et des Canadiennes mais, les données relatives à la population autochtone présentent plusieurs lacunes. Les tests ont été menés en français et en anglais seulement, en demeurant liés à une importante composante écrite. En outre, ils n'ont rejoint que 30 % de cette tranche de la population, à l'exclusion des Premières Nations vivant dans des réserves. Même si elles sont incomplètes, les données de l'EIACA semblent indiquer que 60 % des Autochtones n'atteignent pas le niveau 3 d'alphabétisme. Or, on considère ce niveau nécessaire pour occuper la plupart des emplois au Canada. Cette proportion est supérieure de 10 points à celle des adultes canadiens. Les Autochtones de 46 ans et plus affichent les plus bas résultats. Ces performances peuvent être attribuables aux diverses politiques d'assimilation dont les communautés autochtones ont été victimes par le passé. À l'instar du reste de la population allochtone, elles peuvent aussi signifier une diminution de l'alphabétisation avec l'âge. Cependant, il est inquiétant de constater que les jeunes obtiennent de piètres résultats et lisent peu. Et la situation de ces enfants risque de se répercuter sur plusieurs générations. Dans le contexte d'une économie de plus en plus axée sur le savoir, les Autochtones faiblement alphabétisés auront du mal à occuper la place laissée vacante sur le marché du travail par la population vieillissante et partant à la retraite. L'auteure souligne également les nombreux obstacles à l'amélioration des niveaux d'alphabétisme des Autochtones. L'éloignement des centres urbains rend plus difficile l'accès aux études supérieures et aux techniques de communication. La pauvreté, le racisme et la discrimination minent l'estime de soi et entravent le parcours scolaire. La conception même de l'alphabétisation fondée sur l'écrit et la lecture, conception prisée sur le marché du travail, représente un phénomène récent pour la population autochtone. La complexité et le sous-financement du système d'éducation dans les réserves élargissent le fossé au chapitre des résultats scolaires. Au rythme actuel, il faudra 28 ans pour que les Autochtones rattrapent les Canadiens et Canadiennes sur le plan de la scolarité. Les différences linguistiques entre le français, l'anglais et les langues autochtones amènent des difficultés de traduction et de compréhension. Le manque de personnel qualifié empêche la construction d'une relation de confiance envers le système d'éducation. Enfin, le manque de ressources, les événements traumatisants du passé, les troubles d'apprentissage et une préparation scolaire inadéquate constituent des obstacles individuels à surmonter. L'auteure attire notre attention sur l'étape actuelle qui sera décisive en matière d'alphabétisation des Autochtones. Les progrès accomplis en la matière au cours de la dernière décennie sont probablement limités. Selon l'auteure, « Les indicateurs internationaux de développement humain ne montrent pas d'amélioration significative des tendances en matière d'éducation et de société au Canada comparativement à d'autres pays. » Et l'augmentation constatée de la participation au marché du travail des Autochtones pourrait être davantage due à l'abandon des études qu'à un niveau d'instruction plus élevé. Enfin, l'auteure fait ressortir cinq pratiques gagnantes qui favorisent l'amélioration des capacités de lecture et d'écriture des Autochtones. Tirées d'évaluations de programmes d'alphabétisation du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, ces pratiques prometteuses devraient être adoptées sans plus tarder. À ce chapitre, on retrouve la participation des parents pour vaincre la stigmatisation, la valorisation des élèves, l'adoption de méthodes d'enseignement propres aux Autochtones, l'augmentation du financement et de l'accès aux programmes d'alphabétisation pour les communautés rurales et éloignées et le soutien et la formation du personnel enseignant. En conclusion, l'auteure rappelle que « La valeur du marché autochtone au Canada devrait atteindre 32 milliards de dollars d'ici 2016 [...] Tous les Canadiens autochtones et non autochtones bénéficieront sans aucun doute de l'amélioration des degrés d'alphabétisme des Autochtones et d'une meilleure participation de ce segment de population à l'économie canadienne. »

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