Les significations que des personnes dites analphabètes accordent à leur vécu [ressource électronique] : mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en éducation / par Rosanne Couture
Langue : Français Éditeur : [Rimouski, Québec] Université du Québec à Rimouski 1997 Sujet(s) : Fonds : Collection CDÉACFSupports matériels additionnels : Voir la notice de la version impriméeRessources en ligne : Résumé : Ce mémoire porte sur l’étude des significations que sept personnes de 17 à 56 ans peu à l’aise avec la lecture, l’écriture et le calcul accordent à leur vécu depuis l’enfance. Les principaux thèmes abordés sont: le rapport à la famille, à l’école, au travail, à la communauté et à la vie quotidienne. On y traite également de leur démarche en alphabétisation ainsi que des retombées des nouveaux apprentissages réalisés en regard de l’écrit. Cette recherche porte sur l'étude des significations que des personnes dites analphabètes accordent à leur vécu. Elle vise à connaître le sens que des adultes donnent, depuis l'enfance, à leur vécu de personnes peu capables de lire, d'écrire et de calculer, ou de personnes incapables d'exercer toutes les activités pour lesquelles l'alphabétisation est nécessaire à leur bon fonctionnement ainsi qu'à leur propre développement dans leur communauté. Les résultats se fondent sur une approche qualitative: le récit de vie. Le groupe à l'étude est composé de sept personnes, hommes et femmes âgés entre 17 et 56 ans. Un canevas d'entretien (consigné en annexe du rapport) a servi à la conduite des entrevues. Des antécédents familiaux, il apparaît que les parents des personnes interrogées ont peu d'instruction et font très peu l'utilisation de l'écrit à la maison qui, par ailleurs, ne constitue pas un moyen de communication entre les membres de la famille. Cependant, les parents accordent une valeur à l'instruction et démontrent un volonté, qui provient davantage des mères, de s'impliquer dans les apprentissages de leurs enfants. Pour ces personnes, le rapport à l'école s'est traduit par des difficultés importantes dès le début de la vie scolaire, démontrées tant au plan du rythme d'apprentissage, de celui des résultats que du cheminement scolaire. Ces difficultés ont engendré un retrait prématuré de l'école, c'est-à-dire avant même que la maîtrise des savoirs liés à l'écrit ne soit acquise. C'est dans le rapport au travail que les personnes interrogées ont ressenti pour la première fois les sentiments de compétence, d'égalité face aux autres, et de fierté de soi. La recherche d'emploi correspond toutefois à une situation angoissante, stressante et humiliante durant laquelle il faut éventuellement démontrer ses limites face à l'écrit. Pour ces adultes analphabètes, le rapport à la communauté fait surtout référence à leur entourage immédiat (famille et amis) et il ne se vit pas facilement. Dès le bas âge, la marginalisation et l'exclusion sont les conséquences des attitudes des professeures et professeurs et des autres élèves. La difficulté d'établir des contacts avec d'autres personnes réduit les possibilités de se familiariser et de s'engager dans des activités communautaires. De façon générale, cette étude révèle que les personnes analphabètes interrogées éprouvent une souffrance que ravive chacune des nombreuses occasions nécessitant le fait de lire ou d'écrire. Elles ont également, et ce depuis leur enfance, à vivre des situations quotidiennes qui renforcent la marginalisation, le sentiment d'humiliation et d'impuissance. Du sens accordé aux expériences qui ont contribué à construire leur réalité, se dégagent des regrets de ne pas avoir appris à maîtriser tous les savoirs liés à l'écrit. Certaines personnes aux prises avec des difficultés de lecture et d'écriture ont choisi de s'impliquer dans une démarche d'alphabétisation. Leur motivation est grande: besoin d'acquérir une plus grande autonomie, d'aider leurs enfants dans leurs devoirs, de briser leur isolement social, etc. L'enseignement individualisé, le respect, l'écoute, la confiance et l'encouragement les amènent à se sentir efficaces, davantage en confiance et valorisés. Peu à peu, leurs représentations négatives de l'école s'atténuent pour faire place à une certaine maîtrise des savoirs qui leur procure une grande liberté. L'auteure conclut en affirmant qu'il est urgent que les milieux politiques, culturels, éducatifs, sociaux et économiques, tant au plan provincial que régional, se sentent concernés par la problématique de l'analphabétisme et contribuent à l'élimination des facteurs qui la produisent. Elle propose finalement qu'une recherche ultérieure soit entreprise pour connaître les significations que des personnes éprouvant de difficultés à lire et à écrire accordent à leur vécu en regard des transformations des habitudes de vie inhérentes à l'avènement des nouvelles technologiesType de document | Bibliothèque propriétaire | Collection | Cote | Statut | Date d'échéance | Code-barres | |
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Thèse (M.A.) - Université du Québec à Rimouski, 1997. Disponible également en version imprimée. Titre de l'écran-titre (visionné le 26 juillet 2010). Archivé au Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine.
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