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Entrer à l'école, c'était émigrer. Quitter une petite société, la famille, pour entrer dans une autre société vaste, populeuse, bruyante et impersonnelle, l'école. Entrer dans un nouveau monde, atterrir sur une autre planète. Longtemps plus tard, cela m'a amené à conclure qu'il n'était pas possible de réussir à l'école sans réussir aussi l'école, c'est-à-dire réussir à s'y intégrer, à s'y adapter et à s'en faire un petit monde vivable. Antoine Baby parle de l'éducation d'une manière qu'on entend peu, trop peu : il l'aborde en sociologue. Il décrit l'école comme un milieu de vie, lui-même en lien avec d'autres milieux, et étudie ses acteurs (élèves, enseignants, administrateurs, etc.) dans les rapports qu'ils entretiennent entre eux et avec leurs milieux. C'est là la richesse et l'originalité des analyses qu'il nous propose, des jugements qu'il porte, des propositions qu'il fait. L'authenticité qui se dégage des textes de cet auteur qui « écrit comme il parle » est également remarquable : elle nous plonge dans la dynamique du vécu, nous fait sentir la réalité du « terrain ». Car Antoine Baby n'est pas qu'un analyste attentif à la réalité, il est aussi un personnage engagé dans les débats et les enjeux touchant le présent et l'avenir de notre système d'enseignement. Ce recueil d'essais nous livre ses diverses observations sur le monde scolaire, que ce soit ses idées sur la nécessité de diversifier les espaces d'apprentissage dès l'entrée au primaire ou encore sa dénonciation du financement des écoles privées, des pédagogies de complaisance, de même que de la marchandisation des écoles publiques. Pour lui, la clé de réussite éducative réside dans l'avènement d'un état de société où toutes les familles de toutes les classes sociales partageraient les valeurs et les ressources associées au goût d'apprendre et à la persévérance scolaire. Aussi, parmi les projets d'intervention qu'il met de l'avant, le plus important est-il celui d'une campagne nationale de conscientisation et de sensibilisation à l'échelle de celles de la Révolution tranquille.
Entrer à l'école, c'était émigrer. Quitter une petite société, la famille, pour entrer dans une autre société vaste, populeuse, bruyante et impersonnelle, l'école. Entrer dans un nouveau monde, atterrir sur une autre planète. Longtemps plus tard, cela m'a amené à conclure qu'il n'était pas possible de réussir à l'école sans réussir aussi l'école, c'est-à-dire réussir à s'y intégrer, à s'y adapter et à s'en faire un petit monde vivable. Antoine ...
Cote : 37.015.4Bab 2013
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